Atelier d’écriture animé par Carole Lacheray
Médiathèque de Trouville-sur-mer
Découvrez son blog, ouvert à tous : « Osez écrire »
http://osezecrire.blog.free.fr/
« Le dessous des cartes »
1) Les cartes d’identité
Créer et faire vivre un personnage en le décrivant comme sur une carte d’identité.
(pas fait, arrivée trop tard)
2) La carte postale laconique
Écrire, à partir de la carte postale tirée au sort, le texte du dos de cette carte postale, le plus laconique possible, que l’on reçoit de la part d’un ami qui va devenir le personnage principal de notre roman.
Un jour, moi aussi, j’embarquerai sur le vaisseau des morts. Les eaux calmes et noires s’ouvriront devant mes guides silencieux. Les insectes se poseront, les singes se tairont, le croissant de jour déclinera et dans l’or du crépuscule s’éteindra mon âme. Ne me prends pas pour un pessimiste, vieux frère, ce jour-là est plus proche que tu ne le crois. Et rien de tel qu’un bon voyage en Égypte, qu’un face-à-face avec les siècles écoulés d’une civilisation disparue pour tout remettre à sa juste place : celle d’un grain de sable dans le sablier du temps, perdu quelque part dans le Sahara.
À bientôt.
Ton Albert.
3) Jeu DIXIT
Mettre les 3 cartes tirées au sort dans l’ordre de notre choix. Écrire à partir de là la quatrième de couverture de notre roman.
Albert, fils de famille nombreuse, subit, comme ses frères et sœurs, la tyrannie de leur mère Meredith, qui veut les modeler selon ses désirs. Âgé de huit ans à peine, le petit Albert trouve la force de s’échapper du foyer familial délétère avec sa jeune sœur Amélie. Mais quel monde, inconnu et mystérieux, les attendra dehors ? Et comment feront-ils pour échapper aux ciseaux d’une destinée tracée pour eux à l’avance ?
4) Phrase d’incipit du roman
Écrire maintenant la phrase d’incipit de notre roman.
« Tu seras boucher, comme ton père, inutile de discuter » avait vociféré encore une fois Meredith depuis les fourneaux, tournant sa face colérique vers l’assemblée de gamins terrifiés dans laquelle j’essayais de me cacher.
5) La carte routière
Quelle serait la carte de notre journée ? Choisir 5 endroits. Qu’est-ce qu’on y ferait à chacun de ces moments de la journée ?
Toute journée se doit de commencer par un véritable English breakfast : œufs brouillés, bacon, boudin noir aux céréales, thé noir de Ceylan, dans ce blanc cottage londonien du quartier de Southampton. Une petite marche matinale permet au corps de se remettre en route, et rien ne vaut, selon moi, été comme hiver, le cheminement solitaire le long de la côte sur le sentier des douaniers, quelque part entre Cherbourg et la Hague. J’adore déjeuner sur le pouce, d’un grand bol de salade fraîche, en terrasse à Paris, rue du Faubourg-Saint-Honoré, observer les passants affairés et les touristes japonais, le nez en l’air ou plongé dans leur guide, tout en sirotant mon expresso parisien. L’après-midi est travailleuse et je m’enferme dans mon bureau, au soixante-douzième étage du Chrysler building, à l’angle de la 42° rue et de la gare centrale. Je n’en sors que tard le soir, pour aller rejoindre quelques amis à l’heure de l’apéro, dans ce bar à ciel ouvert sur la plage de Sydney. Nous sirotons nos cocktails orangés face au soleil couchant sur le Pacifique, tout en nous racontant, embellies, nos journées respectives. Je rejoins ma chérie dans son appartement, un soir sur deux, à Stockholm, et ma belle et blonde Welma efface tous les soucis de cette longue et laborieuse journée de cadre affairé.
6) La carte de Tendre
Tendre est un pays imaginaire. Rédiger une lettre, adressée à une jeune personne, pour expliquer notre vision allégorique du parcours de l’amour tout au long d’une vie.
Mon cher ami,
N’accorde pas trop d’importance à tes premiers émois. Ce ne sont que les hormones qui bouillonnent dans ton jeune corps, et te font désirer tout ce qui passe à proximité : amies, enseignantes, actrices, stars, chanteuses… elles ne sont que le nécessaire support de tes pulsions adolescentes. N’offre pas l’intégralité de ton cœur à chaque envolée d’enfance, préfère-y les expériences. Forge ton goût, explore la différence, construis ton savoir du corps et de l’âme de l’autre. Chemine dans ces rencontres comme tu avanceras, lentement, vers l’âge adulte. Laisse le discernement te gagner. Puis un jour, tu verras, tard peut-être, très tard, dans cinq ans, dans dix ans, ou plus encore, je sais, cela paraît une éternité à ton âge, l’amour surgira. Il te faudra alors savoir le reconnaître, l’accueillir, en être digne, le partager, et une nouvelle aventure de vie, la plus belle certainement, s’ouvrira à toi. Vis-en, goûte-en, apprécie-en chaque instant. Ne laisse aucune retenue freiner tes élans. Bois la passion à sa source. Enivre-toi de ce vin-là, car l’amour ne dure pas. Quelques années tout au plus. Je vois d’ici tes gros yeux noirs se charger d’inquiétude. Je rectifie donc : la passion ne dure pas. Un tendre et doux amour pourra, si tu y es attentif, le remplacer et perdurer.