1 La fleur (Granville )
Fleur de pêche à corolle jaune, éclatante et vibrante Fleur profonde au pistil de safran teinté d’outremer Tu offres au marin affairé la chair frétillante de tes proies vif-argent.
Fleur de pêche à corolle jaune, éclatante et vibrante Fleur profonde au pistil de safran teinté d’outremer Tu offres au marin affairé la chair frétillante de tes proies vif-argent.
Sauvetage en mer, le canot s’est perdu dans la rétine de Turner Plongée lumineuse au cœur du halos, trou noir inversé L’iridescence frémit sous la main du peintre à Saint-Valéry.
Ocres d’époque pour ce tableau d’un quatre mâts Les craquelures de peinture convergent Vers le siècle chéri des grandes découvertes.
Les voiles blanches dansent au soleil Dressées dans le vent imaginaire du photographe Les voiles blanches s’ouvrent et se déplient Écrin de lumière capturée.
Une voix tonitruante gronde dans le ciel cyclopéen Les ondes sonores, exhalaisons de l’Olympe Atteignent les humains réfugiés en bordure de l’ire céleste.
Cratère friable et couronnes de sable dentelées Désignent d’un même geste le cercle azur Et calme de l’océan chassé de l’image.
Langue de craie, fuite de structure à l’ossature incertaine Menace de l’ombre, le territoire des vagues le dispute à l’humain.
Le port aspire eau, mâts, coques, et mon regard Le port inspire air, ciel, vagues, et ton regard.
Tout s’enfuit eau vase poissons Les embarcations, vaincues, se couchent sur le flanc Tout revient il suffisait d’attendre Sous l’eau trouble de Barfleur les drames passés affleurent.
Les chalutiers inclinés blottis contre les quais résistent au recul des marées Patelles colorées plaquées au vieux mur de pierre malgré l’appel du large Les bateaux se cramponnent, pèlerins immobiles,…